Aurélie Lambert est l’une des intervenantes phare de la formation « Chargé·e de production spectacle vivant ». Elle accompagne et forme les stagiaires sur trois modules différents tout au long de la formation. Elle intervient également à Avant-Mardi pour des formations courtes uniquement dédiées à l’utilisation de FileMaker Pro. Retour sur son parcours et ses nombreuses expériences.
Depuis quand collaborez-vous avec Avant-Mardi et quel est votre lien avec la structure ?
Il s’agit d’une collaboration vraiment récente. Je suis d’abord intervenue en 2016 dans le cadre de la formation Les outils du chargé de diffusion, réalisée en partenariat avec illusion & macadam. Nous avons ensuite envisagé avec Chloé Perrot (responsable de la formation professionnelle) d’autres modules sur lesquels je pourrais intervenir.
Quels sont vos domaines d’intervention ?
J’interviens sur plusieurs formations. Aujourd’hui, je suis présente dans le cadre de la formation « Chargé·e de production du spectacle vivant », plus précisément pour le module Environnement juridique de l’artiste. Je suis présente également sur d’autres modules comme la fiscalité associative ou encore FileMaker Pro.
Pourquoi est-il nécessaire pour les stagiaires de comprendre l’environnement juridique de l’artiste ou encore la fiscalité associative ?
Le cadre réglementaire du spectacle est certainement l’un des plus complexes en France, au même titre que ceux de l’hôtellerie et du bâtiment. Historiquement, le milieu du spectacle est notamment connu pour ses problèmes de légalité. Le statut de l’artiste et son cadre juridique sont au cœur de toutes nos activités. J’essaie de faire comprendre aux stagiaires que leurs prises de décisions en tant que chargé·e de production vont avoir une incidence directe sur les différents liens contractuels que nous établissons avec les artistes. Il est important pour eux de connaître ces enjeux-là et les liens que nous tissons avec tous les acteurs du secteur.
Il en va de même pour la fiscalité. Le secteur culturel, dans sa grande majorité, est représenté par de nombreuses associations. La plupart des stagiaires travailleront certainement dans une association à la sortie de cette formation. Il est nécessaire de connaître le cadre réglementaire qui régit cette forme juridique. On a souvent des idées préconçues, voire de fausses idées. On s’attend à quelque chose de très complexe alors qu’en réalité, il est plutôt simple.
Quel est votre parcours professionnel ?
Je suis issue d’un parcours en production et management. J’ai suivi la formation « Managers du monde de la musique » à Issoudun. J’ai travaillé essentiellement comme administratrice de production, principalement dans le théâtre de rue et la musique mais aussi dans l’événementiel à Paris, sur des aspects plus logistiques. Je suis aussi musicienne, titulaire d’une licence de musicologie et du DUMI. À ce titre, j’interviens souvent dans des écoles et notamment pour le Conservatoire à Rayonnement Régional de Toulouse.
J’ai aussi validé un Master 2 de droit et de gestion en « Administration des institutions culturelles ». Cela me permet de pouvoir intervenir plus fréquemment en formation professionnelle et de travailler régulièrement pour le service juridique du Théâtre du Capitole. C’est un parcours assez atypique, je fais plein de choses différentes mais j’y trouve une cohérence.
Concernant votre activité de musicienne, comment faites-vous cohabiter vos deux parcours ?
Je fais mon maximum pour rester indépendante dans mon planning. J’essaie de fonctionner sur des projets qui me tiennent à cœur car j’adore transmettre, tout comme ici aux stagiaires de la formation. J’ai toujours trouvé ça intéressant et enrichissant. Par exemple avec les enfants, j’ai un peu l’impression que la boucle est bouclée. Je tente de leur transmettre une sensibilité artistique et de leur « ouvrir les oreilles », ce qui leur permettra, je l’espère, de s’intéresser aux spectacles vivants. Je me dis que mon parcours en cela a du sens autant auprès des enfants que des stagiaires.
Vous parliez de transmission. Que souhaitez-vous transmettre et que retirez-vous de ces expériences ?
Je souhaite tout d’abord leur transmettre de la curiosité. Il faut prendre la peine d’aller chercher les informations en creusant les documentations professionnelles. Il faut avoir de l’appétit et essayer de se tenir au courant de tout ce qu’il se passe.
C’est un échange à double sens. Il y a souvent des questions qui m’interpellent et qui m’amènent à nourrir ma propre expérience professionnelle. Je n’envisage pas la formation professionnelle avec des adultes comme un enseignement, mais plutôt comme un véritable échange. J’essaie d’effacer cette frontière enseignant / enseigné en faisant interagir les stagiaires entre eux. J’essaie de créer les conditions d’un véritable partage de leurs expériences professionnelles.